LA DÉCORATION DU BUREAU ET LA GESTION PARTICIPATIVE

Ceux qui me connaissent doivent être crampés de rire. Ils savent que je m’y connais bien en gestion participative (j’ai écrit un livre[i] sur le sujet), mais ils savent aussi que je suis pourri en décoration. Ne vous en faites pas, je vais vous raconter l’expérience d’une collègue qui a eu une super bonne idée de décoration qui lui permet en même temps de mobiliser ses employés.

L’idée est simple : elle a peint un des murs de son bureau avec de la peinture à tableau et elle laisse des craies et une brosse à effacer à proximité. Lorsqu’elle a invité ses collègues à écrire leurs idées et suggestions, ce ne fut pas spontané. Personne ne voulait « salir » le mur. Pourtant après que les premiers se furent exécutés, le mur est devenu un mur à idées et suggestions et la « décoration » change selon les ajouts et les retraits.

Ce que je trouve intéressant dans cette idée est le message subliminal qui est lancé à ses collègues : « Je vous trouve si importants que je vous permets d’écrire sur mon mur de bureau. » Elle me racontait que son mur est dynamique et changeant. C’est pour elle une source d’inspiration et un rappel de ce que ses collègues trouvent important. Ça stimule aussi le travail d’équipe, puisque les idées sont partagées et qu’il est possible de construire à partir des idées précédemment émises.

En gestion participative, je dis souvent que le message important est de démontrer de la confiance et un intérêt sincère. Ce geste est significatif en ce sens. Il faut avoir confiance que nos collègues vont écrire des choses « intelligentes » et ça démontre un intérêt sincère envers leur opinion.

Si l’idée est simple, elle est aussi originale. Ma collègue, qui est cadre dans une institution financière,  me disait que la réaction de son patron lorsqu’elle lui a fait part de son idée fut de la regarder dans les yeux et de lui dire : « Tu en as fumé du bon ce matin! » De fait, l’idée est surprenante et il fallait avoir du courage pour l’implanter. Par contre, elle est très satisfaite du résultat et son patron a sûrement réalisé qu’elle était saine d’esprit et qu’il comptait sur une gestionnaire qui sait mobiliser une équipe.

En terminant, je tiens à vous préciser qu’aucune compagnie de peinture ne m’a soudoyé pour que j’écrive ce blogue.

Oserez-vous aller jusque là?

Si oui, quelles règles mettrez-vous en place pour réglementer ce qui va s’écrire sur votre tableau?

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com

 


[i] Gérard Perron, La gestion participative, Les éditions Transcontinental, 1997

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LES STRATÉGIES D’ATTRACTION ET LES STRATÉGIES DE RÉTENTION DU PERSONNEL

J’ai constaté dans ma pratique professionnelle que ces stratégies se confondent souvent. Si vous développez une bonne stratégie de rétention, elle vous servira en même temps pour attirer de nouveaux employés…

LA GESTION INTÉGRÉE DU RISQUE EN GOUVERNANCE

Une bonne gouvernance implique que les administrateurs aient une stratégie de gestion du risque. Le risque en entreprise, qu’est-ce que c’est?

  • Nous pouvons parler rapidement de toute activité dont le résultat est incertain.
  • Ce peut être une menace ou une opportunité.

Nous pourrions aussi parler de la possibilité qu’une action ou qu’une inaction affecte notre capacité à atteindre un objectif ou à profiter d’une opportunité. Comme administrateur, il faut s’assurer que l’entreprise a la capacité d’identifier, d’évaluer, de comprendre, d’atténuer, de communiquer et de contrôler les risques.

L’ancienne approche du risque consistait à évaluer les différents risques relatifs à chaque fonction de l’organisation. Même si cette initiative était mieux que le laisser-faire, elle avait un défaut majeur : c’était une vision en silo de différents risques. La nouvelle approche est intégrée et perçoit le risque comme une opportunité de faire des gains et d’éviter des pertes.

Les principales étapes dans la gestion du risque sont les suivantes :

  • Identification : qu’est-ce qui peut influencer nos objectifs?
  • Évaluation préliminaire : les conséquences possibles?
  • Compréhension : Comment ça se passe?
  • Réponse : Ce que nous pouvons/devons faire?
  • Communication : Ce que nous pouvons/devons dire?
  • Contrôle : Que peut-on améliorer?

N’oubliez pas de nommer une personne responsable de chaque menace ou opportunité détectée.

Le risque et l’innovation sont les deux côtés de la même médaille :

  • Sans risque, pas d’innovation…
  • Sans innovation, pas de croissance…
  • Sans croissance, pas de viabilité à long terme

Considérons la gestion du risque comme un processus proactif et continu pour comprendre et gérer le risque et communiquer avec toutes les parties prenantes de l’organisation.

Je vous suggère quelques lectures :

Secrétariat du Conseil du trésor du Canada :

Guide de gestion intégrée du risque

http://www.tbs-sct.gc.ca/tbs-sct/rm-gr/guides/girm-ggir01-fra.asp

Une Stratégie pour la mise en œuvre de la gestion des risques

http://www.tbs-sct.gc.ca/emf-cag/risk-risques/strategy-strategie/strategy-strategie00-fra.asp

Cadre stratégique de gestion du risque

http://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=19422&section=text

Ministère des Services gouvernementaux (Québec), Guide de gestion des risques des projets de développement de système :

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs53966

KPMG, Gestion des risques d’exploitation :

https://www.kpmg.com/Ca/fr/services/Advisory/PerformanceTechnology/Pages/BusinessEffectiveness.aspx?gclid=CJeKipnWjbQCFcyf4AoduRwAgg

PMI :

http://marketplace.pmi.org/Pages/default.aspx?Category=Risk

 

Quelle est votre stratégie de gestion du risque?

 

Est-elle bien intégrée à l’ensemble de votre organisation?

Ce blogue reprend un article que j’avais publié en 2007, mais qui est toujours d’actualité.

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com

 

LE POUVOIR DE LA PENSÉE NÉGATIVE

Vous admettrez que mon titre est surprenant après avoir écrit un blogue intitulé : « Comment conserver une attitude positive? » J’assume ma contradiction et je m’explique. Je suis convaincu que la pensée positive prise au pied de la lettre nuit à l’équilibre de la personne en niant les émotions et les pensées négatives qui naturellement nous traversent l’esprit.

En effet, la pensée positive qui veut que tout soit bien, beau, aligné… amène plus de stress lorsque nous sommes confrontés avec les inévitables contraintes de la vie.  Des études le démontrent, mais si ces études doivent être poussées plus loin, nous pouvons nous rappeler les philosophes anciens qui préfèrent l’équilibre entre les pensées positives et celles qui sont négatives. Ces sages nous invitent à entrevoir les deux côtés de la réalité et à apprendre à grandir à partir des événements tristes et de ceux qui sont plus heureux.

Je me réfère à un article d’Oliver Burkeman que j’ai lu dans le New York Times (http://www.nytimes.com/2012/08/05/opinion/sunday/the-positive-power-of-negative-thinking.html?_r=4) et qui va dans le sens de mes réflexions. Il relate entre autres l’exemple de la personne qui se répète continuellement qu’elle est belle. Inévitablement, dans son for intérieur elle se dira que probablement qu’elle n’est pas belle. Il se réfère aussi à une étude qui démontre que la visualisation d’un futur succès peut rendre la personne moins habile à réagir efficacement si la réalisation de ce succès est compromise. Je pense personnellement que de visualiser aussi d’éventuels échecs nous prépare mieux à composer avec les échecs qui se présenteront éventuellement.

Comme dans bien des choses l’équilibre entre les pensées positives et les pensées négatives procure une meilleure préparation pour affronter la réalité de la vie qui est composée d’éléments positifs et négatifs. Cet équilibre prépare mieux à composer avec l’échec et l’incertitude qui sont, il faut l’avouer, des composantes de la vie tout comme le sont les succès.

Par exemple, d’imaginer que nous pourrions perdre des richesses ou des amitiés nous porte à apprécier les acquis présents. À l’autre extrême, visualiser uniquement des succès futurs nous fait oublier les plaisirs du présent.

Je rappelle une sage parole de Jean Grenier (1898-1971) : « Il est aussi noble de tendre à l’équilibre qu’à la perfection; car c’est une perfection que de garder l’équilibre ».

Je vous invite à être prudents avec les séminaires d’entreprises qui développement uniquement la pensée positive.

Partagez-vous mon point de vue?

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com

CINQ ASTUCES POUR MOBILISER DAVANTAGE VOS EMPLOYÉS


Je me suis inspiré d’un article signé par Jean-François Boudreault, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton, dans le journal Chefs d’entreprises de mars 2012. Ceux qui me connaissent savent que ce sujet me passionne, j’y ai consacré un livre (La gestion participative, édition Transcontinental).

LA TRIBU COMME STRATÉGIE DE LEADERSHIP

Si vous voulez influencer, créer une tribu intéressée à votre idée et alimentez (orientez, motivez…) cette tribu. La tribu va engendrer un mouvement. C’est du moins ce que nous propose Seth Godin lors de TED 2009, sur la création de tribu comme stratégie de leadership.

La théorie peut s’appliquer au chef de projet qui doit rassembler une équipe pour un certain temps. Cette « tribu » doit avoir les mêmes objectifs et partager la même passion.

Les beatles n’ont pas inventé les ados, ils ont décidé de les orienter.

Hugo Chavez n’a pas inventé la classe moyenne vénézuélienne, il l’a orienté.

Seth Godin partage de façon dynamique pourquoi et comment il est intéressant de constituer une tribu pour atteindre nos objectifs. Il nous présente comment Internet peut être un outil formidable pour créer et alimenter notre tribu.

La notion du chef qui est suivi par une tribu me rebute au départ. Vous connaissez mes convictions pour le leadership partagé, ou si vous préférez par la gestion participative. Ce n’est pas nécessairement le cas avec un chef de tribu. Mais avec Internet et les médias sociaux, c’est plus facile de démocratiser le leadership.

Je dois aussi admettre que le terme tribu me rendait mal à l’aise à cause des références aux tribus primitives ou des tribus de bandits dont la télévision fait souvent référence. Le terme est ici plutôt utilisé dans le sens plus actuel des communautés d’intérêt qui se développent dans les médias sociaux et dans les cercles de gestion de projet.

Cette vidéo de 17 minutes vaut la peine d’être écouté par ceux qui sont passionnés par le leadership. Si vous êtes un gestionnaire de projet, vous y trouverez de l’inspiration pour animer votre équipe.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=uQGYr9bnktw#!

Je remercie Michel Operto pour m’avoir fait découvrir cette vidéo à partir de son blogue.

http://dantotsupm.com/2011/12/21/chefs-de-projet-creez-votre-tribu/

 

Gérard Perron, PMP

Expert-conseil en développement économique et organisationnel

www.gerardperron.com

COMMENT CONSERVER UNE ATTITUDE POSITIVE?

J’ai hésité à écrire ce blogue parce que souvent l’attitude positive est vue comme des lunettes roses qui nient la réalité. Mais je vais de l’avant parce que je pense qu’il ne faut pas confondre l’attitude positive avec l’optimisme aveugle. Je veux décrire ici l’attitude de celui qui cherche des solutions plutôt que de s’apitoyer sur son sort.

Je me réfère dans ce texte à un blogue d’Alfonso Bucero publié en novembre 2011. D’entrée de jeu, monsieur Bucero précise qu’il ne faut pas confondre l’attitude positive avec la bonne humeur. De fait, il m’arrive d’avoir une humeur assez maussade, mais je m’efforce de conserver une attitude positive avec les clients, les fournisseurs, les employés, les collaborateurs de l’entreprise ou du projet sur lequel je travaille.

Alfonso Bucero nous présente quelques trucs pour conserver une attitude positive. Je partage avec vous ceux que je trouve les plus pertinents :

  • Employer un langage positif

Convenir avec ses équipiers que le langage négatif est proscrit et développer des termes positifs comme : j’apprendrai à faire …, comment pouvons-nous améliorer cela? être inspiré par d’autres, faire de mon mieux, trouver le temps, nous devons trouver les ressources, vous pouvez l’essayer, essayons une autre manière.

  • Être généreux avec ses collègues

En donnant généreusement et sans compter, nous savons que nous recevrons à notre tour. Nous ne savons pas nécessairement comment ni quand, mais notre générosité sera appréciée et elle nous sera rendue un jour. C’est sécurisant de savoir que les autres seront généreux envers nous.

  • Être un exemple pour les autres

Je dis souvent que les bottines doivent suivre les babines. Cette sincérité se traduit par prêcher par l’exemple : arriver tôt le matin, être ponctuel aux rencontres, être proactif en cherchant des solutions, écouter ses partenaires pour trouver des solutions, donner de la rétroaction et en demander afin de s’améliorer, être curieux et apprendre chaque jour…

  • Poser une question supplémentaire avant de répondre

Il faut s’assurer de bien comprendre les besoins et les attentes. En demandant des éclaircissements, nous nous assurons de mieux saisir ce qui est demandé.

  • Éviter le club des « chialeux »

Soyez de ceux qui recherchent des solutions. Tentez de trouver des alternatives. Ne vous apitoyez pas sur votre sort. Si vous n’avez pas la solution, consultez vos collègues. Analysez la situation avant de vous révolter et de poser des gestes que vous pourriez regretter.

Il est toujours possible de s’améliorer et d’avoir une attitude plus positive. Cet état d’esprit nous aide à avoir une vie plus agréable. Naturellement, ne soyons pas naïfs et reconnaissons que certains jours sont plus difficiles. Mais rappelons-nous que si nous avons développé des réflexes d’attitude positive, nous retrouverons plus rapidement des jours meilleurs.

Avez-vous d’autres trucs pour avoir une attitude positive?

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com