Québec, le 26 mai 2015
Lettre ouverte au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité et à la Direction des coopératives du ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec.
Les soussignés veulent contribuer à la réflexion sur l’orientation du développement coopératif au Québec
Le développement coopératif au Québec
Le Québec est depuis longtemps un leader international en développement coopératif. Pour conserver cette place enviable, les leaders du développement coopératif devront faire preuve d’innovation tout en conservant les éléments qui ont contribué à cette performance passée. Au moment où le mouvement coopératif revoit sa stratégie de développement, quelques acteurs qui ont contribué au développement coopératif dans les dernières années veulent rappeler aux décideurs actuels certains éléments à considérer pour que la performance du Québec se maintienne et s’améliore.
Parmi ces éléments, nous en retenons trois qui ont bâti le succès québécois : l’ancrage régional, la participation des coopératives dans le développement coopératif de la région et la présence d’une équipe de professionnels dédiée.
L’ancrage régional est un élément fondamental dans la mission et la raison d’être d’une coopérative de développement régional (CDR). Dans certaines régions, la CDR travaille depuis une trentaine d’années à développer les territoires à l’aide d’un outil privilégié, le développement coopératif. Les CDR privilégient une approche près des coopératives et des promoteurs en tentant de saisir les enjeux de développement qui les concernent. L’ancrage régional implique une proximité du service, mais également une gouvernance régionale.
La participation des coopératives dans le développement coopératif de la région est le moteur de l’intervention d’une coopérative de développement régional. En effet, l’action de la CDR ne serait pas la même sans la présence des coopératives au sein de son conseil d’administration et des nombreuses coopératives qui font le choix, année après année, de soutenir le développement coopératif et régional en étant membres de leur CDR. De plus, le développement coopératif passe également par l’engagement des coopérateurs et coopératrices dans leurs communautés. En effet, nous pouvons citer de nombreux projets de coopératives en démarrage qui sont soutenus ou qui ont été initiés par une autre coopérative de son territoire.
Enfin, la présence d’une équipe de professionnels dédiée pour l’ensemble du territoire est sans contredit une condition essentielle à un développement cohérent avec les volontés et les aspirations des régions. La qualité des services offerts dépend des ressources humaines qui composent l’équipe de la CDR. Les régions du Québec peuvent compter sur des équipes multidisciplinaires qui connaissent les besoins des coopératives.
Ces trois ingrédients à la base du fonctionnement d’une CDR sont incontournables pour que le Québec continue à être un leader en développement coopératif.
Nous soussignés souhaitons que les leaders du développement coopératif tiennent compte de ces éléments dans la nouvelle stratégie de développement coopératif :
Claude Béland
Président du Mouvement Desjardins (1987-2000)
Grand Officier du Québec |
Yvon Leclerc
Administrateur de la CDR Outaouais Laurentides
Ex-président de l’Association des CLD du Québec
PH.D en Études urbaines de l’INRS Urbanisation, Culture et Société. |
Gérard Perron,
Expert-conseil en développement économique et organisationnel
Directeur général de la CDR Québec-Appalaches de 1989 à 2003
Administrateur, secrétaire-trésorier ou président du Conseil québécois du regroupement des coopératives de développement régional de 1990 à 1998
Administrateur du Conseil de la coopération du Québec de 1992 à 1996
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Claude Quintin
Président de la CDR Estrie de 1993 à 2004
Président de la Fédération des CDR de 1999 à 2003
Vice-président du Conseil de la coopération du Québec de 1999 à 2003
Membre du Conseil d’orientation de l’IRECUS de 1996 à 2007
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