Pourquoi la chance sourit-elle aux audacieux?

Est-ce que c’est vrai que la chance sourit aux audacieux? Il y a des gens qui se décrivent comme chanceux dans la vie et d’autres qui se décrivent comme malchanceux. Y aurait-il des gens bénis des dieux et d’autres qui doivent subir la vie?

Ces questions sont difficiles à trancher, car il y a plusieurs phénomènes qui façonnent notre vie. C’est certain qu’une femme qui naît en Afghanistan n’a pas les mêmes facilités qu’une femme qui naît au Québec. Ceci étant dit, lorsqu’on compare des gens qui auraient au départ sensiblement les mêmes chances, nous constatons que certains se définissent comme chanceux alors que d’autres comme malchanceux. C’est de ces personnes dont je veux parler.

Dans une recherche intitulée « luck factors project », Richard Wiseman a interrogé des gens qui se décrivaient comme chanceux et d’autres qui se trouvaient malchanceux. Il constate que ces gens avaient vécu sensiblement les mêmes événements, mais qu’ils ne donnaient pas le même ordre d’importance à ces événements. Ces résultats donnent plus de valeurs à la maxime suivante :

La chance n’est pas ce qui nous arrive, mais ce que nous faisons avec ce qui nous arrive.

Wiseman en déduit quatre principes que les gens « chanceux » appliquent pour que la chance leur sourie :

  1. Maximiser les opportunités

Les « chanceux » créent un environnement qui suscite les opportunités et savent les percevoir. Ils développent leurs réseaux, sont ouverts aux nouvelles expériences, adoptent une attitude « zen » face à la vie…

  1. Se fier à son intuition

Les « chanceux » savent écouter leur intuition et être attentifs à leurs pressentiments. Ils sont proactifs pour profiter de leur intuition, par exemple en méditant ou développant leur capacité de concentration.

  1. Être confiant en l’avenir

Les « chanceux » sont positifs face à l’avenir. Ils croient que la chance leur sourira. Ils sont tenaces dans les situations défavorables et sont persuadés que « ça ira mieux ». Ils abordent les autres d’une manière positive.

  1. Aborder positivement les malheurs

Les « chanceux » savent composer avec les situations défavorables et même en profiter. Ils ne s’apitoient pas sur leur sort, prennent la situation en main, se disent que ça aurait pu être pire…

Nous constatons que c’est beaucoup une question d’attitude. « Je n’ai pas de la chance, j’aide la chance ». Cette attitude se construit puisqu’il faut oser agir pour provoquer la chance. Ça demande donc de la confiance en soi qui se développe avec le temps. L’audacieux ose la nouveauté, il ose transgresser les tabous et il ose passer à l’action.

Mais attention de ne pas confondre audace et témérité. L’audace est une témérité qui est contrôlée. Il faut connaître ses limites. Il faut savoir sortir de sa zone de confort en se rendant dans une zone d’audace, mais en évitant la zone ou le risque est trop grand. Encore une fois, l’équilibre pour savoir doser est important et pas « si évident que ça ». C’est pourquoi le « chanceux » sait s’entourer et se donner les conditions pour réussir.

L’attitude confiante implique de prendre le risque d’agir sur ce qui peut être changé. Ça implique aussi de bien se préparer, mais savoir que l’on ne peut pas tout planifier. Il arrive parfois que des opportunités se présentent sans les avoir prévues. Ce sont souvent ces opportunités qui changent notre vie quand on ose en profiter.

Jean Monet disait que « ce n’est pas l’impossible qui pourrait demain nous désemparer… mais l’idée lancinante du possible que l’on n’a pas osé atteindre ».

Donc la chance sourit réellement aux audacieux, mais il faut savoir s’organiser pour en profiter.

Êtes-vous d’accord avec moi?

Pour écrire ce blogue, je me suis inspiré d’une conférence de Philippe Gabilliet que je remercie pour cette contribution.

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com

 

Le courage de poser les bonnes questions

Il y a un vieil adage qui dit que « c’est plus difficile de se poser les bonnes questions que d’y répondre ». C’est pourquoi les dirigeants d’entreprise s’entourent souvent de consultants, de coach ou encore de mentors. Pour agir comme mentor régulièrement et comme coach occasionnellement, je considère qu’une bonne partie de notre responsabilité est justement d’aider notre mentoré ou notre client à avoir une perspective différente des problématiques. Mon but n’est pas de faire la promotion du mentorat, même si ça me tenterait. D’autant plus que je suis convaincu des avantages de cette façon de faire.

Je veux plutôt profiter de ce blogue pour vous donner quelques outils pour vous aider à vous poser vous-même les bonnes questions. Mais vous allez le comprendre, pour aussi vous encourager à travailler en équipe.

J’insiste sur ce dernier point parce que, comme individu, c’est souvent un réflexe normal de se protéger et de ne pas vouloir voir les choses pénibles. Nous ne voulons pas voir ce qui pourrait causer la perte de notre entreprise, qu’elle soit privée ou d’économie sociale. Par exemple, peu de gens de l’industrie du livre avaient prévu l’importance d’Amazon.

Pour éviter de passer à côté des « vraies » questions, je vous invite à travailler avec vos proches collaborateurs. Ça pourrait être votre équipe de direction ou si vous dirigez une petite entreprise d’économie sociale, ce pourrait être quelques membres de votre conseil d’administration. Les 5 questions qui suivent et qui peuvent être discutées en équipe sont suggérées par Andy Grove, ancien PDG d’Intel[1] :

  1. Si une entreprise avec beaucoup de moyens voulait vous attaquer, comment s’y prendrait-elle? Où êtes-vous le plus vulnérable? Où frapperait-elle en premier?
  2. Si quelqu’un avec des moyens limités voulait faire la même chose que vous, par où commencerait-elle? Quelle est votre plus grande faiblesse?
  3. Comment quelqu’un s’y prendrait-il pour vous enlever votre plus gros client? Est-ce que ce serait difficile?
  4. Quelle serait la meilleure manière de vous empêcher de prendre de l’expansion (nouveaux clients, nouveaux marchés)?
  5. Pour vous nuire le plus, quels groupes de personnes de votre entreprise quelqu’un viendrait-il embaucher?

Se poser ces questions serait une bonne stratégie de gestion du risque. Qu’en pensez-vous?

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com

 

[1] Traduction libre des questions à partir de ce document : http://www.inc.com/paul-brown/5-questions-you-should-ask-your-team-today.html?cid=em01014week25b

Pouvez-vous décrocher du travail?

« 40 % des Canadiens reconnaissent qu’ils s’acquittent de tâches professionnelles pendant leurs congés. Pourquoi? Essentiellement parce qu’ils aiment rester au fait de leurs dossiers, affirment-ils. C’est du moins ce qui ressort d’un récent sondage mené par le cabinet-conseil en ressources humaines Ranstad Canada. [1] »

C’est beaucoup de monde. En faites-vous partie?

On dirait que c’est devenu la norme. Il faut dire que les technologies (téléphones intelligents, tablettes, Wi-Fi…) facilitent le maintien du lien avec le bureau. Mais il y a plus et c’est inquiétant. Plusieurs se sentent indispensables et la pression pour la performance et les résultats dans un monde très compétitif font qu’il est difficile de décrocher. Ces raisons sont plus personnelles. L’envers de la médaille est que beaucoup de patrons exigent une réponse rapide à leurs questions même lorsque les gens sont en vacances (40 % selon certaines données). Ces raisons ne sont pas personnelles et il est plus difficile d’y remédier. Il y aurait donc une part de responsabilité personnelle et une part de responsabilité du patron.

Si c’est important de prendre des moments de pause pour « recharger ses batteries » et personnellement, je considère que c’est plus qu’important, c’est essentiel. Que peut-on faire pour y parvenir? [2]

Nettoyez votre boîte de courriels
 juste avant de vous en aller. « Pour vous assurer de quitter le bureau sans être inutilement stressé et anxieux, faites-en le plus possible avant de quitter, et ce, même s’il vous faut travailler quelques heures de plus les journées précédant vos congés : nettoyez votre boîte de courriels, répondez à vos messages vocaux, à vos messages sur Facebook ou LinkedIn, enfin bouclez votre liste de “To-Do”. Ce qui vous permettra de revenir fin prêt pour attaquer de nouveaux mandats. »

 

Déléguez des tâches à vos collègues de confiance. « Si vous craignez que certains de vos dossiers ne tombent entre deux chaises pendant votre absence, confiez certaines tâches clefs à vos collègues de confiance, en leur donnant assez d’informations sur le contexte et en offrant de leur retourner la faveur lorsqu’ils s’absenteront. Assurez-vous également de mentionner, dans vos avis d’absence du bureau, le nom de la personne responsable des questions urgentes. »

 

 

Fermez toutes les alertes professionnelles sur votre cellulaire. « Il s’agit là probablement de la chose la plus évidente et, malgré tout, la plus difficile à faire! À l’instant même où vous quittez le bureau, désactivez toutes les alertes professionnelles, incluant les notifications liées à vos applications de gestion de tâches ou d’événements. À noter que si vous devez impérativement vérifier et répondre à certains courriels vitaux, fixez-vous chaque jour une heure précise et un temps limité pour le faire, de préférence après 17 h, histoire d’éviter que les gens ne se mettent à interagir avec vous en direct. »

 

Concentrez-vous sur vos activités en vacances. « Martelez-le vous régulièrement en début de vacances : votre principale tâche lorsque vous êtes en congé consiste à… relaxer! Par conséquent, concentrez-vous sur votre programme quotidien, qu’il s’agisse de lire un roman sur la plage ou de découvrir une exposition dans un musée. Et dîtes-vous bien qu’il ne s’agit pas là de temps perdu, mais bel et bien de temps enrichissant, dont les répercussions se feront sentir, un jour ou l’autre, au travail. »

Ces solutions sont applicables si vous êtes responsable du problème. Si c’est votre patron, il faudra le convaincre que vous avez besoin d’une pause. Vous pourriez toujours « subtilement » placer ce blogue sur son bureau.

J’espère que ces quelques trucs vous aideront pour vos prochaines vacances. Et notez que ça peut aussi s’appliquer aux fins de semaines. Même si elles sont moins longues que des vacances, c’est un bon moment de ressourcement. Vos amis et votre famille apprécieront votre disponibilité et votre entreprise profitera de votre énergie.

Pensez-vous que c’est plus facile à dire qu’à faire?

Gérard Perron, PMP

www.gerardperron.com

[1] http://www.lesaffaires.com/blogues/olivier-schmouker/pourquoi-n-arrivez-vous-pas-a-decrocher-du-travail/580305

[2] Suggestions des experts de Randstad Canada présentées dans un blogue d’Olivier Schmouker dans LES AFFAIRES (référence précédente)