GESTION PARTICIPATIVE ET TRANSFERT D’ENTREPRISE

Vous allez peut-être dire : c’est déjà assez compliqué de gérer un transfert d’entreprise, n’allons pas ajouter un degré difficulté en l’associant à la gestion participative. Mais je poursuis quand même en précisant qu’un transfert d’entreprise peut se planifier dans n’importe quel contexte de gestion. Par contre, vous me permettrez de penser que l’entreprise sera plus intéressante pour l’acquéreur si le climat de travail est sain et que les employés sont « engagés » envers l’organisation. Contexte que nous retrouvons dans des modèles participatifs.

Le sujet est d’actualité puisqu’il y a un important colloque sur le transfert et la relève d’entreprise, à Montréal, le 5 octobre. Je me permets de parler de gestion participative en relation avec le transfert et la relève dans les entreprises parce que l’une des raisons, qui m’a incité à écrire un livre sur la gestion participative en 1997, était que mon employeur du temps faisait la promotion d’un partenariat dans la propriété de l’entreprise qui demandait comme condition préalable une gestion participative.

J’étais directeur général de la Coopérative de développement régional, Québec-Appalaches et nous faisions la promotion des coopératives de travailleurs actionnaires. Le concept était nouveau à l’époque. Il l’est moins aujourd’hui, même s’il est encore trop méconnu. C’est quoi une coopérative de travailleurs actionnaire (il n’y a pas de faute, c’est la coopérative qui est actionnaire et non les travailleurs)?

Ma parenthèse sur l’orthographe explique un peu le concept. Une coopérative de travailleurs actionnaire est une entité qui regroupe les travailleurs d’une entreprise privée à capital action et qui est actionnaire de cette entreprise. Le pourcentage d’actions possédé par la coopérative est négocié avec le ou les autres actionnaires. Ainsi les employés deviennent copropriétaires de l’entreprise par l’entremise d’une coopérative qui les représente.

À la Coopérative de développement régional, nous avions rapidement compris que ce nouveau partenariat entre les employés et leur entreprise ne serait productif qu’à la condition que la gestion y soit transparente et participative. Mon employeur m’a donc encouragé à faire la promotion de la gestion participative. Ce qui m’a amené à écrire un livre sur le sujet à partir de mes expériences de gestion et de plusieurs témoignages que j’ai recueillis durant l’exercice d’écriture.

Je suis maintenant consultant indépendant et mon ancien employeur continu à promouvoir et appuyer la mise en place de coopératives de travailleurs actionnaires. D’ailleurs si cette idée vous sourit, où que vous soyez localisé, un réseau provincial avec des organisations régionales peut vous informer et vous appuyer : http://www.fcdrq.coop/

Une coopérative de travailleurs actionnaire peut s’implanter dans une entreprise, même si cette dernière n’est pas dans une phase de relève d’entreprise. Cependant, si comme propriétaire vous songez à de la relève, cette solution peut être très intéressante. Elle permet le rachat d’un actionnaire à court terme ou la mise en place d’un plan de relève qui permet à un actionnaire de vendre sa participation au moment de sa retraite. Cette association apporte aussi, et ce n’est pas négligeable, de nouveaux capitaux dans l’entreprise.

À titre d’exemple, l’entreprise Boisaco inc. sur la Côte-Nord est la propriété de trois actionnaires, dont deux coopératives de travailleurs, l’une regroupant les travailleurs forestiers qui approvisionnent l’usine de sciage et l’autre regroupant les employés de l’usine. Pour sa part, le président de la compagnie TEC, Centre d’évaluation de la technologie précisait : « Les employés ont une vision claire de la situation financière de l’entreprise. Ils peuvent donc avoir confiance dans les décisions qui sont prises[1]. »

Naturellement, lorsque les employés sont copropriétaires, c’est plus facile d’encourager la gestion participative et de la pousser plus loin. Cependant, il ne faut pas penser que la participation à la propriété est un gage de participation à la gestion. En effet, la gestion participative réfère davantage à la capacité de faire circuler l’information, à faire confiance aux employés en les consultants et surtout à leur permettre de se mobiliser en leur laissant prendre des initiatives. Nous avons ici les trois verbes qui définissent la gestion participative : informer, consulter et mobiliser.

Je résume ainsi mon propos : plus la participation à la gestion sera importante, plus la confiance régnera et ainsi le climat de travail sera sain et la productivité sera au rendez-vous. Cette entreprise sera plus facile à transférer. Les partenaires au transfert, incluant les banquiers, seront plus réceptifs au projet.

Connaissez-vous des entreprises intéressées à ce type de partenariat avec les employés?

Pensez-vous que la gestion participative va faciliter le transfert de l’entreprise, quel que soit le nouveau partenaire?

Gérard Perron, PMP


[1] Dépliant publié par la Fédération des coopératives de Développement régional du Québec, juillet 2011.

LEADERSHIP: IMPACT DE LA VISION

Impact sur la
motivation

Le principal effet positif de la présentation d’une vision
est qu’elle motive les troupes qui y trouvent une source d’inspiration pour
accomplir leur travail de façon plus performante. La motivation s’améliore
parce que la vision :

  • Inspire et donne de
    l’énergie
  • Présente un pont pour se
    rendre vers le futur
  • Donne une direction
  • Établit des normes
  • Motive également les
    leaders

Inspire et donne de
l’énergie

Une vision donne une image positive de l’avenir, elle peut
même être idéaliste. C’est l’image de ce qui pourrait arriver au projet et à
l’équipe de projet si « les astres sont bien alignés », c’est-à-dire
si l’équipe travaille ensemble, si elle remplit bien son mandat et si les
conditions extérieures sont favorables. Il y a toujours un stress associé au
démarrage d’un nouveau projet. L’énergie positive créée par cette image arrive
à point pour stimuler des gens qui pourraient se sentir dépasser par l’ampleur
de la tâche. Les membres de l’équipe pourront trouver un sens à leur
engagement. La vision devrait leur permettre de comprendre la place qu’ils
occupent à l’intérieur du projet et de l’organisation.

Présente un pont pour
se rendre vers le futur

L’espoir d’un avenir meilleur est motivant. Ça peut être
l’espoir que leur emploi sera plus intéressant dans quelques années, que
l’entreprise sera plus prospère, que leurs compétences seront plus reconnues.
L’espoir d’un avenir meilleur rend le réveil plus facile, c’est plus motivant
d’aller travailler. Que ce soit pour des raisons professionnelles ou
personnelles, plusieurs personnes ont de la difficulté à se projeter dans le
futur. Ils ont le nez collé sur le quotidien et parfois vers le passé. Une
vision positive de l’avenir leur permettra d’imaginer un avenir meilleur et de
travailler à l’atteindre.

Donne une direction

Une vision bien définie indique vers où l’organisation se
dirige. Ainsi, chacun peut ajuster ses priorités pour atteindre les buts
annoncés. Par la même occasion, chaque individu peut confronter ses buts
personnels avec ceux de l’organisation. S’ils concordent, c’est plus motivant.
S’ils sont différents, l’individu peut se questionner sur son implication
future dans l’organisation ou dans le projet spécifique. Le travail quotidien
nous fait souvent perdre de vue les buts de l’organisation. Une vision claire
permet de nous remettre en mémoire vers où l’organisation se dirige et,
pourquoi pas, d’identifier quels sont nos buts personnels. Ainsi les employés
et les dirigeants connaissent le chemin à emprunter.

Établit des normes

Une vision articulée présente un but à atteindre qui devient
la norme pour les membres de l’équipe. Un objectif ambitieux est plus stimulant
que de se faire dire : « fais de ton mieux! » Une vision
présente une situation idéale, elle n’est donc pas atteignable rapidement ou
facilement.

Motive également les
leaders

Une fois que le leader a présenté sa vision publiquement,
elle devient une entente tacite entre le leader, les équipiers et les autres
parties prenantes. Lorsque le leader s’est engagé publiquement, la vision
devient un but à atteindre encore plus valable, c’est sa crédibilité qui est en
jeu. Le leader avisé développera sa vision du projet avant de préciser la
planification de ce dernier. Il évitera ainsi de se créer un carcan trop
étroit. Réfléchir à la vision permet de développer une stratégie plus globale.
Elle inclura des opportunités qui auraient pu ne pas se manifester dans un
exercice de planification méthodique, mais sans vision préalable.

Ce blogue est inspiré du livre : Project
Leadership, form theory to practice; Pinto, Thomas, Trailer, Palmer and
Govekar; Project Management Institute; 1998.

Gérard Perron, PMP

Expert-conseil en développement économique et
organisationnel