Première partie
J’ai hésité à écrire sur ce thème parce que je le trouve très délicat. En effet, le bonheur est très relatif et aussi très subjectif. Chacun a sa propre définition du bonheur et les recettes pour y parvenir ne sont pas une garantie de succès. De plus, il y a tellement eu d’écrits sur ce sujet que je ne pensais pas pouvoir ajouter grand-chose. Cependant, je suis convaincu que notre attitude face à la vie peut influencer la façon dont nous percevons le bonheur. Je vais donc partager avec vous mes réflexions sur ce sujet délicat en trois temps. Je le fais de cette façon parce que j’ai en tête un article de Shwan Achor[i], publié dans Harvard Business Review.
N’allez surtout pas croire que si j’écris sur le bonheur c’est parce que je suis parfaitement heureux. Je suis comme tout le monde, j’ai mes moments de peur, d’angoisse et de tristesse. Mais lorsque je fais un bilan, en général je peux dire que je suis assez heureux. C’est pourquoi je me permets de faire ce partage avec vous.
Selon Shawn Achor, les gens heureux réussissent mieux et il existe trois façons de cultiver son sentiment de bien-être pour réussir. Je vous partage mes réflexions à partir de la structure de présentation de cet auteur.
Commençons par déboulonner deux mythes :
La réussite précède le bonheur. Si je réussis professionnellement ou personnellement, je vais être plus heureux. C’est vrai que la réussite apporte un sentiment de bonheur, mais il faut admettre qu’il est généralement passager. Ça ne prend pas de temps qu’un nouvel objectif plus ambitieux remplace le précédent et l’effet de bonheur s’estompe. De fait, c’est le contraire qui se passe. C’est plutôt le sentiment de bonheur qui nous permet d’être dans un état plus performant qui nous amène à réussir.
Notre bagage génétique ou notre environnement (ou les deux) conditionne notre prédominance au bonheur. Ça peut aider, mais nous sommes responsables d’une bonne part du bien-être que nous ressentons. Notre environnement peut faciliter ou nuire à notre atteinte du bonheur. Nous avons tous en tête, des événements qui ont modifié, en mieux ou en pire, notre bien-être. Par contre, il faut admettre que notre attitude face aux expériences de la vie est modelée par nos habitudes, nos réseaux sociaux et notre attitude face au stress. Ce sont justement les trois éléments que je veux présenter dans ce blogue.
Il est possible de développer des habitudes qui donnent une perception positive de la vie
Nous savons que l’exercice physique aide notre corps à rester en forme. Certaines habitudes peuvent aussi permettre à notre cerveau de percevoir la vie plus positivement. Je vous relate une expérience menée par Shawn Achor avec des employés de KPMG à la veille d’aborder la période intensive des déclarations fiscales. Il leur a demandé de choisir une activité reliée à un changement positif parmi les suivantes :
- Notez trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant;
- Écrivez un message positif à une personne de votre réseau de soutien social;
- Méditez à votre bureau pendant deux minutes;
- Faites de l’exercice pendant 10 minutes;
- Prenez deux minutes pour décrire dans un journal l’expérience la plus importante des 24 dernières heures.
Les participants ont réalisé leur activité chaque jour pendant trois semaines. Lorsqu’on leur a demandé leur état d’esprit et qu’on a comparé les réponses à celles d’un groupe témoin. Le constat était clair : les participants à l’activité avaient un sentiment de bien-être beaucoup plus grand et c’était la même situation quatre mois plus tard.
Il est donc possible de modifier ses habitudes et de devenir plus positif face à la vie. Avec un peu d’exercice, le bonheur peut devenir une habitude.
Je poursuivrai la semaine prochaine avec le deuxième élément qui crée le bonheur : les réseaux sociaux.
Que pensez-vous de ce premier élément? Est-ce réaliste?
Gérard Perron, PMP
www.gerardperron.com
[i] Shawn Achor est Chef de la direction de Good Think et auteur de l’ouvrage The Hapiness Advantage (Crown Business 2010)